Travess Armenta était le coach de développement personnel d’Ismael Kamagate cette saison. Envoyé par l’équipe NBA d’Ismael, les Denver Nuggets, Travess a aidé son joueur à améliorer ses skills offensifs, défensifs et tout son potentiel pour le voir venir en NBA encore plus prêt. Le portrait de Travess Armenta de son travail particulier, traduit de l’anglais par nos soins :
Présente-toi ?
C’est ma septième saison avec les Nuggets. J’ai commencé comme coordinateur vidéo, un rôle hybride où j’aidais aussi les joueurs sur le terrain à l’entraînement. J’ai gravi les échelons au fil du temps et je me suis retrouvé en Développement des Joueurs, je suis ici pour ça.
Quel est ton rôle au sein de l’équipe ?
Je travaille avec Isma pour développer tout son potentiel. En l’aidant à devenir cette saison le meilleur joueur qu’il peut être mais aussi lui faire comprendre des concepts NBA pour la saison prochaine. On regarde des vidéos NBA ensemble, du basket international. Je tente de lui trouver des exemples similaires à son profil en NBA pour qu’il apprenne d’eux.
Comment vois-tu l’avenir d’Ismael Kamagate ?
Il va être un de ces Mitchell Robinson, Clint Capela, Robert Williams… Très imposant, puissant, athlétique, protecteur du panier, super rebondeur offensif (il en a eu 9 au dernier match contre Blois). Il va être ce pivot qui peut défendre du poste 1 à 5 éventuellement, contrôler les extérieurs et contrer des tirs dans sa raquette, poser d’excellents écrans… Ce que je vois aussi chez lui c’est que c’est juste un super coéquipier. Il va être ce joueur avec qui on aime jouer, partager un vestiaire, travailler, etc. Il est vraiment appréciable, un bon gars, un travailleur.
Comment vois-tu celui de Juhann ?
Juhann va être un super 3&D (profil de shooteur efficace en attaque, très bon défenseur). Il peut également défendre des postes 1 à 5, il a beaucoup de versatilité dans ses styles de défense. Il pourra aussi attaquer l’arceau, dunker et rentrer des tirs longue distance. Il est vraiment fort, il a des qualités physiques d’élite même pour la NBA.
Comment tu ressens les différences entre la NBA et le basket européen ?
La première chose c’est la durée des quart-temps. Tout est plus court ici du coup : les temps-morts, le temps pour réfléchir, pour reposer un joueur, les matchs passent beaucoup plus vite. La défense est vraiment différente avec la règle des 3 secondes défensives. Il n’y a pas autant d’espace ici dans la raquette. Surtout avec Kamagate, il est super fort pour rester dans la raquette et contrer ou dissuader les adversaires. C’est ce qu’il va devoir apprendre en passant en NBA, ce sur ce quoi on travaille.
Cette règle justement des 3 secondes défensives, comment travaillez-vous dessus ?
Il est excellent pour rester dans la peinture et dissuader ses adversaires. Le principal objectif reste cette saison donc on se concentre sur les règles FIBA. Mais lorsqu’on regarde des vidéos ensemble, je lui dis de penser à cette règle des 3 secondes pour l’année prochaine, essayer de lui faire rentrer cette idée plus tôt dans la tête. A l’entrainement en situation de jeu par exemple, je lui fais parfois faire toucher un coéquipier en dehors de la raquette pour en sortir et régénérer ses 3 secondes. Le plsu important reste de pouvoir faire de lui le meilleur joueur possible à l’instant, tout en gardant la NBA et ses règles en tête. Lorsque nous enchainons les matchs nous nous concentrons sur cette saison, mais lorsque nous avons des trêves de 5/6 ou 7 jours on peut regarder différents films NBA où je peux lui parler de certains concepts NBA.
Ta première année à l’étranger, comment as-tu réussi à t’adapter ?
Ça a été incroyable. Je n’avais jamais vraiment voyagé et je suis venu avec ma femme. Le basket est génial, l’équipe et l’organisation aussi, la Betclic Elite aussi. Beaucoup d’athlètes, de skills, d’anciens joueurs NBA, des futurs joueurs NBA… Pouvoir vivre à Paris et voir tous ces monuments, cette histoire, en plus de voyager avec l’Eurocup : je n’oublierai jamais cette expérience.
Qu’est-ce que cette année t’a apporté ?
La chose que j’ai vu c’est que le jeu d’équipe est bien plus important ici. Enormément de mouvement, de passes de passes de passes. En NBA, c’est beaucoup d’isolations alors que la passe et le « ball-movement » priment ici. C’est ce que je vais retenir ici, la dynamique de jeu collectif/ball-movement et d’isolations, réussir à trouver l’entre-deux. Ce que je pourrai dire à certains gars que je connais, des bons joueurs en université, qui n’ont pas atteint la NBA : cette ligue française est une super ligue pour jouer. Il y a énormément de talents, d’athlètes, d’excellents coachs, de soutien des fans… Si la NBA ou la G-League ne fonctionne pas, c’est un super endroit ici pour atterrir et je pourrai fortement leur suggérer de jouer ici avec des joueurs vraiment concernés, des fans vraiment concernés. Ça m’a vraiment ouvert les yeux sur le fait que de ne pas atteindre la NBA n’est pas la fin du monde. Il y a tellement de talents ici, l’environnement est différent mais si vous pouvez venir jouer dans le championnat français ou en Euroleague, en Eurocup : c’est du basket incroyable à jouer, de très haut niveau.
C’était rassurant d’avoir un coach américain en venant ici ?
Ça a été très utile. Je ne connaissais pas Will Weaver personnellement mais nous avions beaucoup de contacts en commun qui me l’ont recommandé. Ça n’a pas seulement aidé pour la barrière linguistique mais surtout pour la façon dont nous comprenons et voyons le basketball. C’était utile pour les concepts NBA, nous avions les mêmes références basket du style « tu te rappelles de cet ancien système pour Blake Griffin, cette action d’Anthony Davis… ». Emmanuel Mavomo et Bienvenu Kindoki ont été tout aussi importants, ils m’ont très bien accueilli et le mélange de leur philosophie contre la nôtre a donné un super mélange.
Envie de rajouter quelque chose ?
J’ai adoré être ici, c’est quelque chose dont je me souviendrai toute ma vie ces six mois. D’un point de vue personnel, professionnel, tout s’est super bien passé. Je ne peux suffisamment remercier le Paris Basketball et toutes les personnes concernées dans cette organisation qui m’ont si bien accueilli.
Un grand merci à Travess Armenta qui est venu apporter tout son professionnalisme et qui doit se renvoler pour Denver avec un Ismael Kamagate qui a bien progressé dans sa valise (une grande valise) !
